Attentat en Israël : le retour de l'histoire

Publié le par Christophe Dansette

L’attentat d’aujourd’hui en Israël fait craindre le pire : une étrange répétition de l’histoire.
Déjà la fin de la trêve, annoncée début janvier par le Hamas, – qui, soit dit en passant se présente aux élections législatives palestiniennes la semaine prochaine – ne laissait pas présager de bonnes choses. Mais entre les paroles et l’action, il y a un grand pas. Cette fois-ci, c’est le Jihad, qui signe. Les kamikazes du Hamas ne sont peut-être plus très loin eux non plus.

Si cet attentat venait à se répéter dans les prochains jours, les terroristes (ou extrémistes appelez-les comme bon vous semble) auront une nouvelle fois démontré qu’ils cherchent une seule chose : éviter à tout prix la paix. Tout comme ils l’avaient déjà fait en 1996, en brisant la (non) campagne de Shimon Pérès et en offrant la victoire au Likoud.

Aujourd’hui, le seul parti israélien qui peut mener la région vers la paix, est clairement Kadima, le parti créé tout récemment par Ariel Sharon et dont le Premier ministre par intérim Ehoud Olmert a pris la tête. Seul lui est en mesure de poursuivre l’œuvre entamée lors du désengagement de Gaza. Seul lui peut tout à la fois assurer la sécurité d’Israël et offrir aux Palestiniens l’espoir d’obtenir leur Etat dans les règles du droit.

Seulement, si une vague d’attentats venait à déferler sur Israël, l’électorat, appelé aux urnes le 28 mars, se tournerait probablement vers celui qu’il a désavoué l’année dernière en supportant massivement le désengagement : Benjamin Netanyahu (Bibi). Comme en 1996, il pourrait être poussé à la tête du pays par la seule volonté des terroristes palestiniens. C’est bien ce qu’ils veulent. Et c’est bien ce que l’on peut craindre.

Non pas que Bibi soit un monstre (son passage en tant que Premier ministre 1996-1998 a bien prouvé qu’il était davantage un ultra libéral économique qu’un ultra anti-palestinien), mais son élection ne serait pas une bonne chose pour la poursuite du mouvement entamé par Ariel Sharon.

L’attentat d’aujourd’hui n’a, par miracle, pas tué. Son impact sera donc probablement minime. Le suivant et celui d’après, s’ils tuent, enterreront une nouvelle fois le processus de normalisation. Et éloigneront du même coup encore un peu plus la naissance d’un espoir palestinien.

Publié dans Proche-Orient

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